Rencontre avec Ali, animateur numérique du centre social de l’Avenir, à Wattrelos.

Salut Ali, peux-tu m’expliquer ce qui t’a amené vers l’animation numérique ?

Cela s’est fait un peu par hasard. L’ASCW recherchait un animateur numérique et j’ai postulé. J’avais fait dix ans d’animation dans les loisirs avant et je nourrissais depuis longtemps une passion pour l’informatique. C’était un raisonnement logique et naturel, car j’ai aussi tenu un cybercafé pendant quelques temps. J’apprécie d’apporter mon savoir-faire au public et la dimension commerciale de mon métier avait fini par me lasser.

Peux-tu nous parler des bénéfices mais également des difficultés rencontrées avec l’impression 3D ?

L’impression 3D, c’est fédérateur. C’est ça, le principal bénéfice. Les gens sont attirés et fascinés par l’innovation. En fait, pour remplacer des objets qui n’existent plus, parfois c’est pratique. Pour la fabrication et la création pure, par contre, c’est moins approprié. Ce qui est plus difficile, c’est l’entretien, les réglages… c’est assez nouveau, donc c’est hyper chronophage. Pour être efficace en impression 3D, il faut fureter sur les forums, intégrer les communautés… c’est le meilleur moyen pour dégoter des bons plans et parfois économiser un peu sur l’achat d’une pièce.

Quelles innovations numérique ou technologique aimerais-tu utiliser dans le cadre de ton travail ?

Je pense que l’IA va nous être utile, notamment pour les lettres de motivation ou la rédaction de lettres type, là je crois que c’est une vraie révolution qui est en cours. Pour nous, ce sera une charge de travail en moins, mais ça nécessitera quand même du soutien et des corrections car tout n’est pas encore point à ce niveau. D’un point de vue plus global, il y aussi des craintes liées à l’IA. Beaucoup de gens vont perdre leur travail, même des professions intellectuelles qu’on pensait à l’abri de ces bouleversements. On doit donc s’adapter à ce changement, car si des métiers disparaissent, d’autres vont émerger. Il faut se préparer à une montée en compétence des personnes qu’on va pouvoir sauver.

En quoi les Centres Sociaux Connectés pourraient-ils t’être utiles à l’avenir ?

A mon avis, les Centres Sociaux Connectés peuvent tirer leur épingle du jeu principalement par le partage d’expérience et de ressources et en restant sous une une forme de veille permanente. Surtout, il ne faut ne pas se replier sur soi-même. Je pense même que ça pourrait aller vers la création d’un réseau d’animateurs numériques afin de partager nos connaissances.

D’une manière générale, quel regarde portes-tu sur l’animation numérique ?

La plupart des centres sociaux aujourd’hui proposent les mêmes activités. Le problème, c’est que lorsqu’on est trop innovant ou trop technique, les gens décrochent. Il faut rester accessible tout en gardant l’esprit que nous sommes un laboratoire d’innovation sociale. Il faut toujours être à l’écoute, mais avoir quand même le courage de lancer des dynamiques. Parfois les réticences du public ne sont que de surface, car elles sont formulées par des gens qui sont volontaires mais qui manquent parfois de confiance en eux. Voilà ce que je peux dire, en quelque sorte.