Centres sociaux : votre relation au numérique

Au cours d’un atelier numérique qui s’est déroulé le 28 novembre, nous avons collecté les perceptions des salarié·e·s des centres sociaux à travers une question simple mais révélatrice : « Quel est votre relation au numérique dans votre travail ? », dont voici les résultats : 

 

Les grands enseignements :

 

Une diversité de ressentis :

Les mots comme « connecté », « utile », « essentiel », « quotidien » témoignent de l’intégration croissante du numérique dans nos pratiques. Pour beaucoup, le numérique est perçu comme une opportunité, voire un incontournable, notamment pour faciliter les échanges ou l’accompagnement social.

À l’inverse, des termes tels que « compliqué », « fastidieux », « difficile » traduisent les défis et parfois les frustrations rencontrées, qu’il s’agisse d’un manque de formation, de ressources, ou de complexité de certains outils.

 

Des points de vigilance :

L’hyper-connectivité et la gestion des écrans sont des préoccupations, notamment dans le cadre de l’accompagnement des jeunes.

Le fossé numérique persiste : certains parlent de méconnaissance ou d’un usage limité dans certaines actions, démontrant que des freins existent encore, que ce soit au niveau des compétences ou des équipements.

 

Des opportunités :

L’idée de mutualisation et de travail en réseau ressort comme un levier clé pour surmonter ces défis. Beaucoup d’entre vous voient le numérique comme un moyen d’amplifier notre impact collectif et de créer des synergies.

 

Des pistes concrètes

 

  • Développer des ateliers collaboratifs pour favoriser le partage d’expériences entre pairs.
  • Renforcer les formations sur les outils numériques essentiels, notamment pour les accompagner dans des contextes spécifiques (comme l’inclusion sociale ou l’accompagnement des jeunes).
  • Et, pourquoi pas, imaginer ensemble des solutions innovantes à déployer dans vos structures ou au sein de vos écosystèmes locaux.

Le numérique évolue rapidement, et nos pratiques doivent suivre. Ensemble, en partageant nos expériences et en travaillant collectivement, nous pouvons relever ces défis et faire du numérique un véritable levier pour renforcer notre accompagnement social.

 

Les enjeux de communication vers les habitant·e·s

 

Les canaux de communication utilisés :

  • Le site internet reste l’outil principal (26 mentions au total)
  • Facebook arrive en seconde position (19 mentions)
  • Instagram et Snapchat sont moins utilisés mais présents (9 et 8 mentions)
  • TikTok et Discord sont très peu utilisés (1 mention chacun)

Cela montre une préférence marquée pour les outils institutionnels « classiques » plutôt que pour les réseaux sociaux privilégiés par les jeunes. C’est un point d’attention important quand on travaille avec ce public.

Concernant les horaires de communication, la tranche 14h-17h domine largement (35 mentions au total), suivie par les créneaux 8h30-12h (24 mentions) et 17h-20h (22 mentions). Ces horaires correspondant aux temps de travail classiques, ce qui posent question sur l’accessibilité en dehors de ces créneaux.

Sur la gestion des comptes, la tendance est claire : les professionnels privilégient des comptes strictement professionnels (20 mentions). C’est une approche prudente qui montre un souci de cadrer la relation numérique avec les jeunes.

 

L’utilisation des outils numériques

 

Le niveau d’aisance moyen avec les outils numériques est plutôt bon (entre 6.6 et 7.3/10 selon les groupes). Cependant, quand on parle spécifiquement d’accompagnement numérique des jeunes, le niveau de confiance baisse (moyenne autour de 3.3/5). Cela suggère que la maîtrise technique des outils ne suffit pas pour se sentir pleinement à l’aise dans l’accompagnement.

Les freins principaux identifiés sont :

  • Le temps dédié (23 mentions)
  • Le besoin en formation (4 mentions)
  • La méconnaissance du cadre juridique (6 mentions)

Les réussites partagées sont très concrètes :

  • Création de CV
  • Montage de courts métrages
  • Ateliers interactifs
  • Accompagnement vers l’autonomie numérique

Cette vision d’ensemble fait ressortir plusieurs points clés :

  • Un décalage entre nos outils institutionnels et les pratiques numériques des jeunes
  • Une tension entre cadre professionnel et besoin d’accessibilité
  • Un besoin d’adaptation de nos horaires d’intervention
  • Une nécessité de renforcer non pas tant la maîtrise technique que la capacité à utiliser le numérique comme outil d’accompagnement

 

En bonus : l’Intelligence Artificielle

 

L’IA peut être un outil précieux dans notre travail quotidien – pour synthétiser des réunions, adapter notre communication, croiser des informations. Mais elle doit être utilisée de manière réfléchie, en gardant à l’esprit :

  • Les biais potentiels qu’elle peut véhiculer
  • Son impact environnemental
  • La nécessité de garder l’humain au centre

L’enjeu n’est pas d’être « pour » ou « contre » ces outils, mais de les utiliser de manière éthique et pertinente, au service de notre mission d’accompagnement.

 

En conclusion

 

Finalement, qu’il s’agisse des réseaux sociaux ou de l’IA, le message est le même : ces outils sont là pour nous aider, pas pour nous remplacer. Notre valeur ajoutée reste la relation humaine, l’écoute, la compréhension des besoins des jeunes. Le numérique n’est qu’un moyen supplémentaire pour enrichir cet accompagnement